Il faut une cuirasse pour assumer toutes les nouvelles. Les catastrophes, les souffrances, les injustices, les méchancetés. La culpabilité d’être heureuse, en bonne santé, dans un pays en paix m’envahit. Je me mets en phase reptilienne : fuite, lutte, prostration.
Trouver les bonnes nouvelles est une urgence médicale pour retrouver la foi dans ‘’le monde’’, dans ‘’la vie’’, dans ‘’l’évolution’’. Pour me mettre en route et travailler. Pour ne plus prendre prétexte de ce qui ne va pas pour rester immobile dans mon coin.
Alors il me faut une loupe, regarder dans les petits coins.
Les catastrophes sont immédiates, les bonnes nouvelles font appel a du long terme, elles montent en douceur, on ne les voit pas et tout d’un coup elles sont là, il faut les chercher parfois dans les articles de fond, les dossiers.
L’accumulation des mauvaises nouvelles nous fait désespérer et baisser les bras. L’accumulation des mauvaises nouvelles nous empêche de voir les progrès et les progrès sont le fruit du travail des hommes, il y a des gens qui travaillent, qui consacrent leur vie, qui s’accrochent à un projet. Nous savons que nous sommes dans un monde en évolution, il y a du bon grain qui pousse au milieu de l’ivraie. Il n’y a pas moyen de faire autrement. Je ne veux pas rester les yeux focalisés sur l’ivraie qui sans doute est plus haute et prend plus de place que le bon grain. Je veux croire, c’est là ma foi, que le bon grain pousse et gagne du terrain.
Lever le regard, voir plus loin et plus haut à la manière de Teilhard.