L’unité homme – femme concerne au plus haut point le Nouveau Testament parce que l’humanité a été créée masculin et féminin, parce que le phénomène est au cœur de la création et que la bonté du Père est d’amener à son terme la promesse de bonheur sur la femme et l’homme. Ils sont appelés à l’unité. La grande aventure de la conversion est de devenir soi en Dieu, mais aussi de s’unir pour former le corps du Christ. Un des lieux de cette réalisation est le couple.
L’unité homme – femme concerne au plus haut point le NT parce que l’humanité a été créée masculin et féminin, parce que le phénomène est au cœur de la création et que la bonté du Père est d’amener à son terme la promesse de bonheur sur la femme et l’homme. Ils sont appelés à l’unité. La grande aventure de la conversion est de devenir soi en Dieu, mais aussi de s’unir pour former le corps du Christ. Un des lieux de cette réalisation est le couple.
L’attraction du masculin pour le féminin, et réciproquement, est un des moteurs essentiels de l’existence. Le couple est promesse de tendresse, de vie affective comblée, de partage du plaisir des corps, d’échange, de création de famille etc.
En soubassement de tout cela, dans la perspective du Nouveau Testament, le couple est une vocation, un appel et un cadeau, un don.
• Un appel : on reçoit appel au mariage comme reçoivent appel au célibat ceux qui s’y consacrent (moines, religieuses, célibataires pour le royaume…) Cela veut dire pour moi que c’est le lieu d’un accomplissement de la vie chrétienne, on reçoit appel à faire communauté chrétienne. La vie en couple n’est pas une voie de garage pour ceux qui ne pourraient pas s’engager dans le célibat. C’est un appel à vivre les trois dimensions de l’amour : eros (amour de passion et désir), phile (amour d’amitié) et agape (le grand amour, amour gratuit). Le mariage chrétien est considéré dans l’Eglise comme un sacrement, c’est-à-dire un signe visible de la présence de l’amour de Dieu pour l’humanité. C’est un appel à vivre dans le Christ, à vivre pour le Christ, c’est un appel à la conversion. Ce n’est pas le lieu où les « vieils hommes » pour ne pas dire les « vieilles femmes » pourraient survivre (malheureusement c’est souvent le cas). Le couple est le lieu de déploiement de la création nouvelle.
• Un cadeau : avoir un proche si différent, l’autre sexe, à notre côté est un cadeau inestimable, un don de Dieu. C’est bien sûr un cadeau d’apprendre à s’aimer, à construire un foyer, un vivre ensemble. C’est un cadeau d’avoir un allié pour cette grande aventure de devenir soi-même et de se faire le prochain d’un autre. C’est un don d’avoir quelqu’un près de soi dans les coups durs, quelqu’un pour partager, quelqu’un pour parler, quelqu’un pour confronter ses idées. Un cadeau inestimable de participer à la venue au monde d’autres humains.
« Là ou deux ou trois sont réunis en mon nom, Je suis » Mt18,20
Beaucoup de couples se retrouvent fort dépourvus lorsque les élans du départ s’émoussent. On a l’impression, que le capital du démarrage a été dilapidé, il ne reste pas grand-chose pour faire face à la grande épreuve de vivre avec un autre. Beaucoup oublient que Celui qu’il s’agit d’aimer c’est le Christ et qu’il s’agit, dans la construction du couple, de construire le corps du Christ. Dans les premiers temps, l’Eglise s’est constituée à partir de couples et de leur vie familiale.
Les célibataires consacrés forment des communautés chrétiennes, les couples sont des petites communautés chrétiennes et ont à trouver ceux avec qui ils sont appelés à construire ces communautés chrétiennes plus grandes cellules d’humanité nouvelle.
On peut dire dans le langage de l’apôtre Paul que les problèmes de couple sont insolubles dans la « chair », dans le « vieil homme » ou dans « la vie psychique ». Le couple trouve tout son déploiement et sa fécondité dans la vie spirituelle. En cela le couple, communauté chrétienne est le lieu pour sortir de tous les clashs, heurts et souffrances des « vieils hommes » qui se rencontrent.
Au fondement de la vie chrétienne il y a la relation, la fiance avec le Christ, avec la Trinité. S’il n’y a pas relation personnelle avec les personnes de la Trinité on ne peut pas dire qu’il y ait foi. Le couple entre dans sa vraie dimension lorsqu’il met en place dans sa vie ordinaire le partage et la prière.
La prière dans le couple… j’espère qu’à ce mot une chape de plomb ne vous tombe pas dessus. En général dés que l’on dit « prions » dans un groupe, c’est ce qui arrive. Le naturel disparaît, tout le monde ou presque prend une attitude guindée. Il ne s’agit pas de faire de nos maisons ou de nos couples, des monastères. Il ne s’agit pas de faire une liturgie. Il s’agit d’amitié, de boire un verre d’eau, de rencontre sous le figuier, de prendre le café et les biscuits avec la Trinité. Alors installons-nous dans les fauteuils du salon ou devant le foyer, allongeons nos jambes, peut-être surélevées pour faciliter la circulation. Il s’agit d’être bien, j’allais dire comme à la maison. On aura allumé une bougie, signe simple de la présence assurée du Visiteur. Ou bien, un jour où nous sommes énervés, où nous n’avons pas mis le nez dehors, sortons faire une promenade et faisons notre prière. Avec Joëlle on l’appelle « faire la ramasse ». Ramasser la journée, faire un bouquet de merci dans la lumière du soir. Pour nous, le matin est pour la prière personnelle, le soir pour la ramasse.
Je ne sais pas. Vous allez le construire ensemble.
On va peut-être démarrer par un chant, on pourrait chacun dire un mot sur une phrase qui nous touche. Et puis commencer à prier à voix haute, apporter sa journée, simplement, le plus simplement possible. On se met ensemble devant La Source, devant Ceux qui nous aiment et qui apprécient notre présence et cherchent à aider notre croissance en unité. On pourrait lire le passage d’évangile du jour et commenter l’un et l’autre. Et prier, se tourner vers la lumière intérieure qui nous rassemble et dire notre émerveillement, notre louange, nos merci pour l’existence, pour les évènements, les rencontres. À la fois on écoute à l’intérieur et on écoute l’autre pour continuer la prière. On pourrait partager les intuitions qui nous sont venues pendant notre prière personnelle du matin.
Et on peut partager un événement de la journée. Surtout ne pas se coincer. J’en vois déjà qui disent « soit on prie, soit on cause ». Ben non, on prend la tisane, on est à Béthanie avec Jésus et ses amis, alors on prie, et on partage. Avec discernement ! C’est-à-dire avec une écoute intérieure, une souplesse, une attention au Saint Esprit ! Nous allons apprendre à ne pas laisser le « vieil homme » diriger nos vies. Il est mort avec le Christ et le jardinier galiléen nous invite à vivre en nouveauté de vie.
On pourrait continuer par la lecture d’un morceau choisi des grands témoins (Maurice Zundel, Laberthonnière, Teilhard, Florin Callerand…) et terminer par un « Nous vous saluons Marie et Joseph » et un chant.
S’il est un combat qui vaut la peine d’être mené, c’est bien celui de réussir à instaurer au centre de notre vie de couple une relation simple, chaleureuse avec notre Bien Aimé.
Bonne route !