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Editorial des BN 31 de décembre 2014

Des mots qui changent le monde
Le partage de Bonnes Nouvelles revient. Des sensations différentes : à la fois il va falloir se bouger, faire effort pour écrire et de l’autre enthousiasme de découvrir de la nouveauté et de partager afin de construire cette identité commune, cette part de l’humanité nouvelle.

Oui, c’est ma conviction, que cette petite feuille de choux, de rien, participe à la construction du monde nouveau que nous espérons.
Elle est une sorte de tribune, un lieu où l’on parle pour se faire entendre.
Elle est un gymnase où l’on s’exerce à voir ce qui change notre monde intérieur et le monde tout court, où l’on s’essaie à l’écriture, où l’on pense que sa parole peut participer à l’assainissement des atmosphères, que les petites pierres des victoires sur la déprime font grandir les ruisseaux de l’espérance.
Parce que le monde est créé, recréé par le langage.
Ce qui change le monde ce sont des mots, non des mots vides, usés, mais des mots vrais, solides, éprouvés comme l’or par le feu. Et le feu c’est l’action bonne, la vie ordinaire constructive, le quotidien lumineux.
Le partage des Bonnes Nouvelles c’est d’abord de vivre de la Bonne Nouvelle. Que le monde n’est pas usé, fini, que l’humanité n’est pas affreuse, que tout n’est pas de pire en pire.
Non notre monde n’est pas vide, de bonté, d’espérance ni de lumière. Certes, il y a de la laideur, de la mesquinerie, du mensonge et même de l’horreur. Il y en a eu et il y en aura encore.
Mais le monde n’est pas un monde tout fait, fini, c’est un monde à faire, et il y a du travail pour chaque génération.
Il est aussi habité par une étonnante force de vie. A chaque instant chacun d’entre nous est libre de choisir entre la vie et la mort, de vivre de manière ancienne ou en nouveauté de vie.
Vivre en mort c’est râler, ne pas voir la multitude des merveilles de l’existence depuis l’air qui remplit nos poumons, l’eau qui coule au robinet, la lampe qui s’allume en appuyant sur l’interrupteur, l’herbe qui pousse et les étoiles qui brillent dans le ciel.
Vivre en mort c’est rester assis en pensant que c’est trop difficile, c’est ne pas bouger, ne pas chercher, ne pas oser aller de l’avant, ne pas se prendre par la main pour changer, pour vivre intensément.
Vivre en vivant c’est être fondé dés le réveil sur des paroles de vie. « Vous êtes ressuscité avec le Christ … votre vie est cachée avec Christ en Dieu … votre vieil homme est mort … vous avez été scellé du Saint Esprit… Je suis avec vous tous les jours … le Père vous aime … »
C’est voir les merveilles de bonne volonté, de courage, de générosité autour de nous pour que les choses marchent, pour que la vie soit acceptable.
C’est pleurer avec ceux qui pleurent et en même temps se réjouir de l’incroyable beauté de l’existence.
Vivre en vivant c’est parler, réagir, exprimer ses sentiments car la parole, l’écriture sont créateurs. Nous devenons ce que nous disons, nous devenons ce que nous écrivons. Nous devenons ce que nous partageons.