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Editorial des BN 28 de janvier 2014

Editorial des BN 28 de janvier 2014

En ce début d’année qui démarre pour moi la nouvelle étape de vie qu’est la retraite, j’ai pris plaisir dans un échange avec un ami à clarifier à nouveau, l’essentiel de ce qui me fait vivre.
Voici donc quelques convictions après mes aventures en Inde, dans l’action non violente, la vie communautaire, l’engagement dans la vie professionnelle et l’annonce de l’évangile.

Partage de Bonnes Nouvelles

Décembre 2013 - Janvier 2014

Éditorial de Jacky


1 – Le regard de bonté du Père

Quand j’entends partout le récit des lamentations ou des critiques de ce que j’appelle les jugements de la vie ordinaire, je me pose la question du regard de Dieu. Comment Dieu voit il tout cela ? C’est la question que je me suis posée en Inde ? Est-ce que Dieu est un perpétuel critique, un père malheureux en soif de perfection qui est mécontent perpétuellement (depuis les origines) des insuffisances de ses enfants ? Je ne crois pas. Il fait confiance en l’humanité car il aime le monde. Il est dedans et avec ces femmes, ces hommes et ce monde si jeune. Heureux et malheureux, poussant pour que ça avance, plein d’espérance car ce monde est créé par Lui et l’humanité à l’image de son fils. Se réjouissant des petites avancées, des inventions, en recherche de la beauté cachée. Je crois qu’il y a un autre regard possible, émerveillé, des avancées, du courage, du déjà accompli, qui prouve que les peuples avancent dans leur chemin d’humanité ! Souvent, que ce soit en voyage ou dans les rencontres, je ne vois pas que la grisaille que l’on m’a dépeinte, je vois des couleurs insoupçonnées, des trouées de ciel bleu. Je vois des raisons d’espérer. Je crois que de les voir et de les dire fait avancer.


2 – Oui le changement est possible

Je suppose que la grande capacité à discerner et à juger autour de moi vient d’un désir de changement, d’un souci d’amélioration. Je me suis découvert moi aussi, un homme qui a envie que les choses changent, entre autres, en matière de justice, de partage, de relations, de respect, d’amour. La question que je me suis posée et que je me pose encore aujourd’hui. Est-ce que je peux changer moi-même ? Est-ce que je change ? C’est pour moi la vraie et la seule question, parce que si je ne réussis pas à changer, que puis je apporter aux autres, dont je voudrais tant qu’ils changent ?
Et la réponse est loin d’être facile. C’est l’aventure d’une vie et le Christ avec ses médiations, vient à mon secours.
C’est tellement difficile de me changer que je suis bienveillant et compatissant envers les autres et leurs erreurs !
C’est la rencontre indispensable de la parole du Christ car parole créatrice, qui peut me recréer. Voilà pourquoi le Nouveau Testament a une place privilégié dans ma vie et Saint Paul est d’une grande aide, car il a changé, il n’a pas arrêté de changer. Il est entré en création nouvelle.


3 – Le changement ici et maintenant

C’est la poursuite du deuxième. Je voudrais changer le monde. Je me souviens que j’ai su que je ne devais pas rester en Inde, parce que ce n’est pas à moi, un étranger, de dire à ce peuple comment il doit vivre. C’est ce que Gandhi a dit aux anglais. Il a même renvoyé un ami missionnaire. Le lieu où je peux changer quelque chose c’est chez moi, en moi, dans ma famille, avec mes enfants, mes amis, ma culture. C’est à la Grimodière, c’est à Saint Maurice sur Dargoire, c’est en Rhône Alpes, c’est en France. C’est dans mon travail. Là pas d’exotisme, le réel tout cru. Si je n’y arrive pas là, tout est perdu, ce serait la preuve que le changement est impossible, alors pourquoi aller donner des leçons aux lointains de la terre.


4 – Au commencement du changement : mon regard et ma parole

Les deux premiers changements fondamentaux sont le changement du regard, et de la parole. Comment je vois et comment je parle. Car ce qui peut aider à faire évoluer une personne c’est l’association Vérité et Amour. Chacun aime asséner à tout le monde ses vérités, en oubliant l’histoire de la paille et de la poutre. Gandhiji a été efficace dans sa lutte de non violence, car il a décidé de mettre toujours en pratique le commandement de Jésus d’aimer ses ennemis. Nous l’oublions trop souvent. La seule vraie force de changement c’est l’amour, l’engagement personnel pour l’autre.


En conclusion je vous rappelle seulement que le partage de Bonnes Nouvelles est un outil précieux de changement du regard, car il s’agit d’utiliser notre capacité aigüe de discernement pour voir la beauté et la dire !
Belle année 2014.