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Chronique des BN du Monde N°2 Octobre Novembre 2013

Lire le journal avec la vision du monde de Teilhard

J’ouvre le journal. Quoi donc au menu ce matin ? Les articles les uns après les autres me tirent vers le bas. Je sens monter en moi la colère, la rage, le mépris. Et comme c’est trop dur : le désintéressement, le refuge dans mon petit univers.
Mais voilà que le refuge est précaire car on me parle aussi de la dangerosité de l’air que je respire, alors si ce n’est pas moi qui meurs d’un cancer ce seront mes enfants ou petits enfants. La rage m’habite. On n’en sort pas. Je passe ma colère sur les mauvaises nouvelles mais je m’aperçois que cette rage est d’abord en moi, mécontentements intérieurs, violence. Je ne suis pas dans la douceur et la paix. Alors je trouve un exutoire à mon mal être en attaquant le monde entier. .
Je ne peux chercher un autre regard car je suis moi-même frustrée, en colère contre l’humanité et contre tout ce qui ne va pas chez moi. Mauvaise humeur, mécontentement, pollution intérieure, les autres ne font pas ce qu’il faut…

Notre rapport à l’information est tout entaché de notre histoire personnelle et nous avons toutes sortes de motivations cachées. La lecture du journal peut être l’occasion de faire sortir nos propres sentiments, sensations d’injustices, colères, dénigrement, lutte. Cela nous sert souvent de catharsis.
Nous abordons le journal avec nos mal-être intérieurs et tout ce que nous y lisons de malheur nous permet de sortir notre propre hargne.

Voilà que je trouve une perle dans une montagne de déchets. Quelque chose me touche, me séduit, me donne de l’espoir. Il faut extraire ce diamant d’une montagne car en même temps qu’une bonne nouvelle il y a tous les ‘’mais’’ et les ‘’si’’ du journaliste, le rappel de tous les problèmes restants, la liste de toutes les turpitudes qui l’entourent.

Savoir accueillir l’imperfection.

Et pour cela nous avons besoin de Teilhard et nous en avons besoin tout de suite : pour lire le journal avec sa vision d’un monde en évolution où Dieu est dedans et avec, accompagnant le patient labeur de l’homme !
Nous avons besoin de Teilhard pour nous dire que Dieu n’a pas abandonné sa création, que Dieu vient avec tout ce qui vient. Qu’Il a un dessein de paix et de croissance pour notre monde, que l’humanité est si jeune, encore une enfant, que la conscience augmente dans le monde, que ce qui ne se voit pas encore est déjà là en gestation, et qu’enfin à travers tout ‘’nous montons’’.

Voilà une pépite, un petit morceau d’or dans le brouillard pour ne pas s’abandonner au désespoir. Demeurer dans l’espérance, accompagner de mes pensées et de mes actes le moindre espoir.

Inquiétudes et espoirs au sujet du climat

Entretien avec Jean Jouzel climatologue et vice président du GIEC (le nouvel observateur du 10 octobre 2013)

Il existe des raisons d’espérer et il est techniquement possible de diminuer d’un facteur 4 les émissions de CO2 d’ici à 2050. Beaucoup de pays se sont engagés dans ce sens ; la chine elle-même s’est engagée à souscrire à des mesures internationales contraignantes d’ici à 2020. Le développement de l’Afrique – un continent qui dispose en abondance du soleil, de l’éolien, de l’hydraulique, de la biomasse ? Etc.…pourrait constituer un modèle emblématique de renoncement aux ressources énergétiques fossiles.

Je suis touchée par tout le travail qu’il a fallu pour arriver à débloquer cette situation, il a fallu des gens qui trouvent des idées, qui convainquent, qui ne se découragent pas.

Le Liban a l’assaut de la montagne de déchets de Saïda

Le monde du 17 octobre 2013 par Laure Stephan
La décharge pollue depuis 40 ans la ville côtière et ses fonds marins. La réhabilitation de ce dépotoir sauvage à enfin démarré, supervisé par le PNUD (Programme des Nations Unis pour le Développement). La réhabilitation de la décharge sauvage a fait l’objet de discussions sans issue pendant des années…sa transformation semblait impossible. Avant que le projet du PNUD n’emporte l’adhésion du gouvernement libanais.
Il aura aussi fallu la mise en fonction fin 2012 d’une usine de traitement privée.

La Chapada Diamantina, joyau vert du Brésil

Par Florent Bouteiller Le monde du 24 octobre
A 400 kms à l’Ouest de Salvador de Bahia, l’ancienne région diamantifère est devenue une oasis pour les amateurs de grands espaces. L’éco système a été préservé. Depuis 1996 la méthode d’extraction du diamant à coup d’explosifs a été interdite et les Garimpeiros se sont reconvertis en guides touristiques…

A Cadaques la nature a vaincu le Club Med

Martine Valo Le monde du 23 octobre
Le site Catalan du cap de Creus est l’objet d’une vaste restauration. Les bungalows et les dalles de béton ont disparus, et les plantes exotiques invasives arrachées à la main pour laisser la place aux espèces endémiques. Un travail compliqué de restauration s’est déroulé sur plus de trois ans.
Une aire maritime protégée a été créée sur 3000 ha pour empêcher l’exploitation des rascasses, mérous, langoustes et c’est aussi une zone de migration des grands crétacés.

Et là aussi du travail, des efforts pour trouver des solutions dans l’agriculture …

A grignon, six hectares pour ‘’cultiver autrement’’

Gilles Van Kote Le monde du 16 octobre 2013
L’INRA (Institut National de Recherche Agronomique) expérimente dans les Yvelines, des pratiques agricoles moins polluantes qui préservent la performance économique.
Quatre systèmes de culture devant respecter des facteurs environnementaux ont été mis en application. Le premier sert de référence ; le deuxième bannit tout usage de pesticides ; les deux derniers doivent respectivement aboutir à une diminution de moitié de la consommation d’énergies fossiles ou d’émission de gaz à effet de serre par rapport au système référent.
L’expérimentation de grignon doit se poursuivre au moins jusqu’en 2020. Mais dés à présent, les enseignements tirés seront diffusés aux agriculteurs.

dans l’industrie...

Comment les industriels intègrent les contraintes vertes
Par Annie Kahn Le Monde du 15 octobre
L’association Entreprises pour l’environnement qui réunit une quarantaine de groupes français et mondiaux rencontre mardi 15 octobre à Paris les associations de consommateurs et de défense de l’environnement. Pour mieux préparer l’industrie aux défis de la planète.
Chez Renault ‘’L’environnement est au cœur de notre métier. La moitié des dépenses de recherche et développement sont destinées à trouver les moyens de réduire la consommation’’ ‘’dans les usines nous avons réduit de 25 % notre consommation d’énergie et de 45% notre consommation d’eau. Les déchets sont revalorisés.’’

Lacq, le jour d’après

Gilles Paris – Le Monde du 15 novembre
L’épuisement du gisement de gaz a été largement anticipé. Et sa reconversion est un succès.
En 1988, le bassin comptait 8 000 emplois industriels. Un quart de siècle plus tard, il en recense toujours plus de 7 700 alors que les effectifs des « gaziers » ont pourtant été divisés par 10. Un miracle de la reconversion après celui de la découverte de l’hydrocarbure.
Par la nature des choses, l’épuisement du gisement, fixé initialement au début des années 1980, s’est inscrit dans les têtes dès les premiers jours de sa mise en exploitation. Lacq n’a cessé de réfléchir au jour d’après.

Des prises de conscience qui sont signes d’évolution et de progrès…

Classement de la pollution atmosphérique comme cancérogène

Editorial du Monde du 19 octobre 2013
Le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) une des agences de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a décidé de classer la pollution atmosphérique comme cancérogène certain. Son directeur espère que cet acte solennel accélérera une prise de conscience mondiale et ouvrira la voix à de véritables politiques de santé publique.

Plus d’une trentaine de pays ont déjà interdit les punitions corporelles

Le Monde du 19 octobre par Gaëlle Dupont
Les opposants à la fessée estiment que les coups même légers ne sont jamais éducatifs. ‘’Le corps ne comprend pas si l’intention est éducative ou non. L’enfant acquiert le geste, il apprend la violence’’.
‘’C’est très grave d’associer l’autorité aux coups. Celle-ci doit s’exercer mais par d’autres moyens. Un enfant roi peut être frappé. On lui passe tout et après on le frappe…il faut savoir dire non. Mais pour cela il n’y a pas besoin de violence.’’

Les états unis se décident à bannir les « « mauvaises graisses’’.

Stephane Lauer – Le monde du 14 novembre
C’est le fruit d’une longue bataille …les états unis sont sur le point d’éliminer de leur alimentation les ‘’acides gras trans’’ artificiels…utilisés dans la composition des glaces, des pizzas surgelées, des margarines…Qui augmentaient considérablement les risques cardio vasculaire.

Yémen, la longue lutte contre les mariages précoces

François-Xavier Trégan – Le monde du 14 novembre
Les membres de la commission des droits et des libertés de la Conférence du dialogue national au Yemen viennent d’adopter la recommandation qui propose de fixer l’âge légal du mariage à 18 ans.

Je suis émue de voir des personnes consacrer leur vie à une action, à une mission et avancer sans se décourager…

Comment la Colombie a renouvelé l’école

Le Monde du 30 octobre Marie Delcas
La Colombienne Vicky Colbert a mené une révolution pédagogique : l’apprentissage coopératif et personnalisé que prône la méthode Escuela Nueva a été adopté avec succès dans une vingtaine de pays.
L’instituteur guide l’apprentissage qui devient coopératif et personnalisé.
Inspiré de travaux de Montessori, Decroly ou Freinet, les principes d’Escuela Nueva ne sont pas nouveaux. La nouveauté a été de concevoir un modèle accessibles à tous – efficace et peu couteux – et de se battre pour en faire une politique publique. Le modèle a été adapté aux enfants déplacés par la guerre. Une éducation de qualité ne serait-elle pas la meilleure façon de mettre fin à l’interminable conflit armé qui déchire les campagnes en Colombie ?
‘’Notre ambition initiale était de créer une école pour les secteurs les plus marginaux, et nous avons construit un modèle pédagogique de pointe pour le troisième millénaire.’’

Le cours est dans la machine

Le monde du 30 octobre par M B
Pour les enfants qui décrochent dans les pays riches, pour ceux des pays pauvres privés d’accès à l’école, le numérique est un espoir.
La méthode ‘’low cost’’ scolarise 50000 élèves au Kenya, elle fait travailler 2000 personnes. Le cours est dans la tablette numérique. L’ensemble des connaissances que doit connaître l’élève est numérisé dans la machine, le maître a pour mission d’aider à l’acquisition des savoirs. Dans ce pays où plus de 10 millions d’enfant ne sont pas scolarisés et où le temps de classe se limite à deux heures trente minutes cette méthode qui revient moins cher progresse à grands pas.

Des avancées dans le monde politique et économique …

Au Yémen les ennemis d’hier œuvrent à la construction d’un nouveau pays

François Xavier Trégan le monde du 28 octobre
Le dialogue national se poursuit, réunissant religieux et laïcs, socialistes et islamistes, chefs tribaux et jeunes révolutionnaires.
Ils ont fait le choix de se parler pour répondre aux principaux défis du Yémen. La transition démocratique avance.

Recul de la pauvreté et essor de la classe moyenne en Amérique latine

20 octobre Le Monde – Claire Guélaud
L’OCDE (Organisation de coopération et de Développement économique) estime que la part des classes moyennes dans la population des pays émergents devrait passer de 55 % en 2010 à 78 % en 2025.
50 millions de personne sont sorties de la pauvreté en 2000. Le nombre de personnes appartenant à la classe moyenne a bondi de 103 à 152 millions.

et repensant à Teilhard dans les tranchées lui aussi en 1914, ça fait du bien de se souvenir qu’il y a eu dans cette tourmente des rapprochements amicaux…

Ces tranchées de la fraternité

Christian Carion – Le monde du 11 novembre
Noël 1914 : des soldats de toutes origines sympathisent sur le front.
Un mot rédigé par des soldats allemands, arrivé dans la tranchée française… ce message, écrit dans un français approximatif, avertissait les soldats français qu’un colonel allait passer dans leur tranchée et qu’ils allaient devoir tirer vers 14 heures ; mieux valait baisser la tête à cette heure là. Mais cela ne remettait nullement en cause le pot prévu vers 17heures et c’était signé ‘’vos affectionnés camarades allemands’’.

‘’La même communauté de souffrance rapproche les cœurs, fait fondre les haines, naître la sympathie entre gens indifférents et même adversaires…français et allemands se regardèrent, virent qu’ils étaient des hommes tous pareils‘’.