Cette intuition arrive au carrefour de plusieurs convictions.
La première est une invitation à ne pas être oublieux des bonheurs vécus, des lumières reçues, des progrès réalisés. Ne pas laisser s’engloutir dans les sables du quotidien des merveilles de profondeur que nous avons expérimentées. Cet engloutissement se fait souvent simplement par inattention ou par immersion dans l’activité qui suit. Maintenant nous ne les laisserons pas passer. Nous les noterons pour la proclamation de Bonnes Nouvelles
Mais pour ne par les oublier encore faut-il d’abord nous exercer à voir, à reconnaître les progrès, à changer notre regard, à l’entraîner à repérer l’or au milieu des choses anodines et parfois même des difficultés de la vie ordinaire. Nous savons que les moments difficiles sont riches d’enseignement. Prenons conscience de nos manières d’y faire face, de les gérer, reconnaissons nos petites et grandes victoires.
Il s’agit ensuite de proclamer la beauté, la profondeur, l’intérêt, la densité de l’autre côté de la vie, de la trame de l’existence. Ce côté caché de nos vies, celui de la croissance, celui du combat pour exister, pour être plus soi même, des efforts pour comprendre ce qui nous arrive et pour avancer dans la vérité, dans des relations plus franches. Formuler précisément une lumière, une prise de conscience, une conviction lui fait prendre consistance. Elle devient plus ferme, peu à peu nous comprenons ses contours et nous devenons plus intelligent de nous-mêmes, de nos vies, de nos liens et par là de La Vie.
Enfin nous vous invitons à partager vos découvertes, vos actions de grâce, vos victoires, vos lumières, afin de construire notre communion. Une grande partie du bonheur de nos relations vient de pouvoir nous dire cet essentiel qui nous habite. Vous savez comme moi, combien est enrichissant la confidence d’un ami qui vous dit son cœur avec profondeur, avec humilité, avec confiance. Mais vous savez aussi combien il est fatiguant, lassant et même désagréable d’entendre rabâcher les critiques, les paroles négatives sur les autres ou même simplement les paroles creuses sans implication personnelle profonde.
De paralysé, muet, aveugle de la profondeur, nous avons à devenir des marcheurs, des dialogueurs, des visionnaires de la réalité profonde qui baigne toute l’existence.
Ce partage humble a donc aussi pour mission, d’être un signe de notre engagement dans la guérison de nos mutismes de la profondeur.
Ces partages de nos Bonnes Nouvelles peuvent aussi devenir des aides, des amorces pour que nos rencontres nous fassent du bien, nous stimulent, nous encouragent, et soient un véritable antidote aux mauvaises nouvelles dans lesquelles nous baignons.